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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 10:43

Je rêverai...

D’un espace ouvert.

D'esprits ouverts.

De consciences ouvertes.

De chemins allant droit devant. Qu’il n’y ait nul maître sans que son autorité ne fût méritoire et reconnue. Qu’il n’y ait nul obstacle et pas de barrières. Qu’il n’y ait pas de murs, qui nous protègeraient de nous-mêmes et de nos propres regards, qui ne soient miroirs sans tain pour tous les regards. Que chacun ait le privilège d’être autonome et souverain. Que nul ne craigne de dire ce qui est vérité et ne s’abaisse au rang du mensonge et que chacun ait autant d’allant que de maintien.

Je rêverai hélas, aussi, que la seule ouverture qui soit fermée est celle qui mène à l’espace tout ouvert.

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 00:40

 

A Saida Menebhi, militante et indignée que les années de plomb du Maroc des années 1970 n’ont pas épargnée.

A Saida B., une perle d’amie qui porte dignement le prénom de sa défunte tante.

 

Chrysanthème1 à la main, Tiananmen2 pour seul pied à terre et J’accuse3 pour leitmotiv au secours de ta rancune : tu as écumé de colère..

 

Tu as eu beau la guetter, l’Injustice t'a narguée.. n’a pas crié gare pour te prendre de court.  Tu as fait front sans jamais baisser les bras. Toi la meurtrie d’Injustice, tu as crié ta peine en silence et aiguisé ta plume en pleurant à chaudes paroles.

 

Tu as cédé à la révolte pour ne pas concéder ton Idéal, tu es venue de loin mais jamais revenue de tout.

 

Tes yeux butinant les étoiles, tu as rêvé aux colombes blanches qui envahiront le ciel, le tien et celui de tes frères qui portent ton sacrifice comme la fière chandelle qu’ils te doivent à jamais : mettre suffisamment de cœur à vivre ton rêve les yeux ouverts. 

 

Martyre immortelle dans nos cœurs, ton éternité tient aux distances que tu as su garder avec l’Indifférence, ta mort est une précieuse leçon de vie, puissions-nous servir comme il se doit le devoir de mémoire qui te revient de droit.

 


1La fille à la fleur, photographie de Marc Riboud (1967).

2L’Homme de Tiananmen, photographie de Jeff Widener (1989).

3J’accuse… ! Lettre d’Emile Zola au Président de la République (1898).



 

 

 

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 07:29

Viens Sisyphe et dans mes rêves puise ton souffle jusqu'à perdre haleine ! Regarde-moi battre la mesure puis prêter une oreille indulgente à ces lendemains égosillés la veille.

L’avenir, antre du clair-obscur, se saisit de ma persévérance.. au bout du tunnel, la lumière m’échappe toujours, puis l’ombre docile se plie avec abandon aux fantaisies de ce jeu d’éclairage : espoir reconquis qui illumine mes sens et exhume leur gourmandise.

Et quand le noir, enfin, prend congé, l’instant de répit évanescent, délicatement capturé là où l’aube n’a de cesse de s’immiscer avec ses promesses de soutenable et de possible..


En clair, « j'ai cru au jour la première, aujourd’hui ». 

 


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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 09:16

Il me tarde de voyager au sens de laisser errer mon regard au milieu de paysages inédits, au moment où, assignée aux lieux communs, l’inconnu a cessé de m’inviter à aller vers lui. Ma solitude regrette de ne plus avoir pour seul compagnon le goût de l’aventure.. mon âme claustrophobe s'en trouve exacerbée et El Desdichado seul capable de la consoler.

 

Au faîte de son littoral Pausilippe, ses mots voguent sous mes yeux, sa plume effleurant la lyre m’entraîne.. je dévale les niveaux de lecture jusqu’à la chute : sa fin inachevée flatte mon inspiration, fait déborder mon imagination là où mon regard ne s’est jamais encore posé. Jusqu’alors captive, mon âme se laisse captiver par la volupté.

"Cette [échappée] est vraie parce que je l'ai entièrement inventée.."

 

El Desdichado

 

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,

Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :

Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

 

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,

Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

 

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;

J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

 

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

 


El Desdichado, sonnet liminaire du recueil Les Chimères (1854), composé dans un état proche du délire onirique et dont Nerval assume l’hermétisme : « il perdrait de son charme à être expliqué ». Ses connotations ésotériques n’ont pas fini d’intriguer les critiques..

 


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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 02:05

J’ai souvent pensé à ce contexte où je pourrais te regarder, me retenir de pleurer pour te tenir dans mes bras sans t’effrayer. Je n’aurais néanmoins pas pu m’empêcher de te serrer très fort, en pensant que tu ne mérites rien de ce qui t’attend. J’aurais eu plus de compassion que je n’en aurais pour moi-même dans les mêmes circonstances. J’aurais pensé à toutes les alternatives possibles et imaginables qui t’épargneraient autant de souffrance, j’y aurais réfléchi même en sachant que cette réflexion était vaine et que ton destin était tracé sans que je n’y puisse rien changer.

Je t’aurais regardée dans les yeux, toi petite créature pleine d’espoir, de joie, démunie mais généreuse envers cet « avenir fantôme aux mains vides qui promet tout mais qui n’a rien ». J’aurais tenté de te dissuader de faire ton chemin pour épargner le peu de force que tu as  pour t’emmener jusqu’au bout. J’aurais été impuissante face à ta détermination et c’est bien là ce qui me chagrine le plus.

J’aurais continué de te serrer dans mes bras en t’expliquant que tu n’as besoin de rien prouver à personne, que faire tes preuves dans la vie devrait se résumer à vivre cette vie sans la laisser consumer ta force. Je t’aurais ensuite lâchée, toi que j’étais sûre de croiser à nouveau des années plus tard sans avoir l’impudence de te dire, abattue comme je l’étais, « tu vois, je te l’avais dit !».


Toi, c’est ce petit être plein de vie que je ne regarderai jamais droit dans les yeux et que je ne connais qu’à travers les photos qu’on m’a léguées en te présentant comme la petite que j’étais avant de grandir.

 


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  • De Lyre et de Plume
  • « Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots..»
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