A Saida Menebhi, militante et indignée que les années de plomb du Maroc des années 1970 n’ont pas épargnée.
A Saida B., une perle d’amie qui porte dignement le prénom de sa défunte tante.
Chrysanthème1 à la main, Tiananmen2 pour seul pied à terre et J’accuse3 pour leitmotiv au secours de ta rancune : tu as écumé de colère..
Tu as eu beau la guetter, l’Injustice t'a narguée.. n’a pas crié gare pour te prendre de court. Tu as fait front sans jamais baisser les bras. Toi la meurtrie d’Injustice, tu as crié ta peine en silence et aiguisé ta plume en pleurant à chaudes paroles.
Tu as cédé à la révolte pour ne pas concéder ton Idéal, tu es venue de loin mais jamais revenue de tout.
Tes yeux butinant les étoiles, tu as rêvé aux colombes blanches qui envahiront le ciel, le tien et celui de tes frères qui portent ton sacrifice comme la fière chandelle qu’ils te doivent à jamais : mettre suffisamment de cœur à vivre ton rêve les yeux ouverts.
Martyre immortelle dans nos cœurs, ton éternité tient aux distances que tu as su garder avec l’Indifférence, ta mort est une précieuse leçon de vie, puissions-nous servir comme il se doit le devoir de mémoire qui te revient de droit.
1La fille à la fleur, photographie de Marc Riboud (1967).
2L’Homme de Tiananmen, photographie de Jeff Widener (1989).
3J’accuse… ! Lettre d’Emile Zola au Président de la République (1898).